Casa E A Pedra | FRANÇOIS LEITE ARCHITECTURE

Overlooked by its granite church, the lapa district lies to the north of the historic city center of Porto, Portugal. a rocky mound recognizable by its urban grid of ilhas, the lapa district is a network of travessas (narrow streets) and micro-passages serving a complex, dense fabric of popular housing.

Here, derelict buildings stand side by side with the granite outcrops of the old quarry that was used in the 18th century to construct the district's emblematic buildings. The project site, left in ruins, is home to an impressive mass of rock overgrown with ruderal vegetation. a meticulous excavation in search of traces of the past revealed an ancient stone partition wall that contributes to the cryptic atmosphere of the site, and then of the project.

The project is built around the coexistence of a single living space - which includes a mezzanine and takes advantage of the double height - and a 'patio' marked by the imposing presence of the granite rock. The preservation and integration of the stone wall into the new building's massing bears witness to the existence of an ancient passageway characteristic of the ilhas. Present in various forms, stone predominates, reminding us of the history of the area. in summer and winter alike, its inertia has a physical impact on users.

The organisation of functions respects the geometry of the existing structure and delimits the area dedicated to the wet rooms. The use of azuleijos is a reminder of the game being played to blur the boundaries between indoor and outdoor atmospheres.

Imagined in a new dimension, the home turns towards the patio. The boundary between inside and outside is materialised by an architectural device that is an interpretation of the "engawa". This is a system of peripheral terraces that characterises Japanese domestic architecture and illustrates the importance of the threshold. We have chosen to invert it to create a concrete base on the same level as the patio, wall to wall, concentrating all the uses of the living area.

This essentially mineral garden is gradually invaded by vegetation that varies the hygrometry and temperatures experienced.

A modular concrete floor supports a sleeping area on the mezzanine, and a concrete floor sanded using the marmolito technique unifies the spaces on the main level. The space is simple to interpret, and reveals a local history that evokes the processes of geological sedimentation, lapa's ecosystem and its urban structure, as well as Portuguese know-how through the assembly of materials and construction techniques. simple materials left untreated contribute to the radical nature of the site.

Today, this house-gallery is a place to live, work and exhibit. a showcase for a dynamic and abundant programme of young Portuguese and French artists. 

[FR]

Surplombé par son église de granit, le quartier de Lapa se situe au nord du centre historique de la ville de Porto au Portugal. Monticule rocheux reconnaissable à sa trame urbaine structurée en ilhas, le quartier de Lapa constitue un réseau de travessas (petites ruelles) et de micro-passages desservants un tissu complexe et dense d’habitat populaire.

Ici, des constructions laissées à l’abandon côtoient les résurgences granitiques de l’ancienne carrière qui permis, au XVIIIème siècle, la construction des bâtiments emblématiques du quartier. La parcelle du projet laissée en ruine, abrite une masse rocheuse impressionnante entièrement envahie d’une végétation rudérale. Une fouille méticuleuse à la recherche des traces du passé laisse apparaître un ancien mur de partition en pierres qui participe de l’ambiance cryptique du site, puis du projet.

Le projet se construit autour de la coexistence entre un espace à vivre unitaire –qui comprend une mezzanine et permet de profiter de la double hauteur- et, un « patio » marqué par la présence imposante de la roche granitique. La conservation et l’intégration du mur de pierres à la nouvelle volumétrie de la construction témoigne de l’existence d’un ancien passage caractéristique des ilhas. Présente sous différentes formes, la pierre prédomine et nous rappelle l’histoire des lieux. Eté comme hiver, son inertie impacte physiquement les usagers.

L’organisation des fonctions respecte la géométrie du déjà-là et délimite la zone dédiée aux pièces d’eau. L’emploi des azuleijos rappelle ici le jeu qui se joue pour rendre flou les limites entre atmosphères extérieures et intérieures. 

Imaginé dans une nouvelle dimension, l’habitat se tourne vers le patio. La lisère entre intérieur et extérieur est matérialisée par un dispositif architectural comme une interprétation de l’ « engawa ». Il s’agit d’un système de terrasses périphériques qui caractérise l’architecture domestique japonaise et illustre l’importance du seuil. Nous faisons le choix de l’inverser pour créer, de plein pied avec le niveau du patio, une assise en béton qui prend place de mur à mur et concentre tous les usages de la pièce à vivre.

Ce jardin minéral par essence, est progressivement envahie d’une végétation faisant varier l’hygrométrie et les températures ressenties. 

Un plancher de béton modulaire porte un coin sommeil en mezzanine, un sol en en béton poncé selon la technique du marmolito unifie les espaces du niveau principal : la lecture de l’espace est simple et donne à voir une histoire locale qui évoque à la fois les processus de sédimentations géologiques, l’écosystème de Lapa ainsi que sa structure urbaine ou encore des savoir-faire portugais par le biais d’assemblages de matériaux et techniques constructives. Des matériaux simples laissés bruts participe de la radicalité du lieu.

Aujourd’hui cette maison-gallerie, est à la fois un lieu d’habitation, de travail et d’exposition. Un écrin pour donner vie à une programmation dynamique et foisonnante au service de la jeune création portugaise ou française. 

Set designer: Marion Di Rodi

Photography: Lucile Casanova (https://lucilecasanova.com/)